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Massacre du 28-Septembre en Guinée: colère de Moussa Dadis Camara lors des plaidoiries

Bientôt la fin des plaidoiries des parties civiles au procès du 28-Septembre, en Guinée. Entre la semaine dernière et ce lundi 20 mai, 14 avocats sont passés à la barre sur une quinzaine au total. Des plaidoiries hors norme à l’image de ce procès pour crimes de masse qui dure depuis septembre 2022. On retiendra de l’audience du jour la colère de Moussa Dadis Camara.

Avec nos correspondants à Conakry, Matthias Raynal et Moktar Bah Moussa Dadis Camara n’est pas censé intervenir durant les plaidoiries des avocats des parties civiles. Pourtant, à la mi-journée, lors de cette 136e audience du procès du massacre d’opposants dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009, l’ancien président explose. Maître Kabinet Kourala Keïta est obligé d’interrompre sa démonstration. Ce dernier était en train d’évoquer l’évasion, en novembre 2023, de l’ex-chef d’État.

Une tentative de se soustraire à la justice de son pays, une fuite qui prouve, selon le conseil, la culpabilité de Moussa Dadis Camara dans le massacre du stade. Selon l’avocat, le procureur doit « requérir les circonstances les plus aggravantes contre le capitaine Dadis pour tentative d’évasion, voulant ainsi se soustraire à la justice de son pays ». On voit alors Dadis faire des signes au président du tribunal Ibrahima Sory II Tounkara.

Il semble demander la parole et puis, sans attendre une réponse du magistrat, il se lève. Hors de lui, il s’exclame : « Vous avez la haine ! Ce que vous dites est insensé ! ». Le président du tribunal tente de le calmer. « M. Camara, quand vous dépassez les bornes, le tribunal sera obligé d’intervenir. Qu’est-ce que cela veut dire, calmez-vous ». Si Dadis avait déjà coupé un avocat la semaine passée, cette fois sa colère est incontrôlable. Il finit quand même par se rassoir, le visage parcouru de spasmes.

L’avocat peut poursuivre. Il évoque tour à tour la responsabilité de l’ex-président, demande la requalification des faits en crimes contre l’humanité. Rien de nouveau, après plus d’une semaine de plaidoiries, les derniers conseils à passer devant le tribunal ne sont plus très inspirés. Après les avocats des parties civiles, ce sera au ministère public de prendre la parole pour ses réquisitions. Enfin, la défense pourra s’exprimer. Le verdict, lui, est attendu avant le mois d’août dans ce procès historique suivi par toute la Guinée.

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