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Silicon Valley Bank : aux États-Unis et en Europe, les autorités tentent de rassurer

Le Trésor, la Réserve fédérale et l’Agence de garantie des dépôts ont annoncé dimanche qu’ils allaient permettre aux clients de la banque en faillite Silicon Valley Bank de retirer l’intégralité de leurs dépôts, une décision hors norme. De son côté, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a assuré sur France info qu’il n’y avait aucun risque de contagion pour les banques françaises.Les autorités américaines ont annoncé dimanche, suivies par leurs homologues britanniques lundi 13 mars, des mesures pour protéger les dépôts de la banque californienne en faillite Silicon Valley Bank (SVB), et rassurer les particuliers comme les entreprises.

Les autorités américaines vont notamment garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque en faillite, et permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, fermé d’office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué.

La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont été prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l’Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain Joe Biden.

Londres a pour sa part annoncé lundi que la branche britannique de SVB avait été vendue à HSBC, qui a précisé l’avoir acquise pour une livre symbolique.

« Silicon Valley Bank (UK) a été vendue aujourd’hui à HSBC. (…) Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.

Les autorités financières britanniques ont agi dans l’urgence tout le week-end, après l’annonce des déboires de SVB, afin de rassurer les marchés et tenter de limiter les dégâts pour le secteur de la technologie – pour ce dernier, cette faillite pose un « risque sérieux », a admis le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt.

Ces mesures déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Ces relèvements de taux d’intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.

La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière : SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.

L’établissement new-yorkais Signature Bank est la 21e banque américaine, avec des actifs estimés par la Fed à 110 milliards de dollars fin 2022. Sa défaillance est la troisième plus importante de l’histoire des États-Unis, derrière SVB et Washington Mutual en 2008.

« Demander des comptes »

Le président américain s’est dit « fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis ». La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank « vont tout perdre », a souligné le responsable de la Fed.

Joe Biden a assuré que « le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu’ils en auront besoin ». Le chef de l’État doit s’exprimer lundi sur « la manière dont nous maintiendrons un système bancaire résilient pour protéger notre reprise économique historique », a-t-il annoncé.

Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l’objectif de trouver un repreneur au plus vite.

Cette course contre la montre rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d’intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l’économie toute entière.

Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d’avoir pour clients « près de la moitié » des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.

« Pas de risque de contagion en France »

La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, a assuré de son côté le ministre de l’Économie française Bruno Le Maire, interrogé sur Franceinfo.

« Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n’y pas d’alerte spécifique », a-t-il déclaré.

« Nous avons des banques qui sont solides », « un système bancaire qui est solide » et « un ratio de liquidités qui est élevé », a affirmé le ministre, ajoutant que les établissements bancaires français avaient « des secteurs d’activité très diversifiés ». Les banques françaises « ne sont pas exposées à un seul secteur d’activité » à l’instar de la Silicon Valley Bank (SVB), qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a souligné le ministre français.

Même son de cloche en Allemagne. La faillite de la banque SVB aux États-Unis ne constitue « pas une menace pour la stabilité financière » en Allemagne, a assuré le superviseur bancaire allemand Bafin. La branche a toutefois ordonné le gel des activités de la succursale allemande de SVB, basée à Francfort, en raison du « risque pesant sur l’exécution des obligations envers ses créanciers ».

Avec AFP

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