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Loi Climat: plusieurs milliers de personnes dans la rue, incertitude sur un référendum

En France, plusieurs milliers de personnes sont redescendues dans la rue ce dimanche pour dénoncer le manque d’ambition de la loi Climat avant son passage au Sénat. Et cela au moment même où la promesse présidentielle d’un référendum pour inscrire la protection du climat dans la Constitution semble avoir du plomb dans l’aile. 

La loi Climat voulue par Emmanuel Macron comme un texte phare de son quinquennat a été adoptée mardi dernier à l’Assemblée nationale. Avant son passage au Sénat à partir de la mi-juin, écologistes, partis de gauche et syndicats se sont mobilisés : quelque 115 000 personnes selon les organisateurs (plus de 45 000 selon la police) ont défilé ce dimanche dans les 163 cortèges organisés à travers le pays.

Les manifestants dénoncent comme « un rendez-vous raté pour le climat » et réclamentdavantage d’ambition écologique. Le texte de la loi Climat était censé traduire une partie des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), panel de 150 personnes tirées au sort, créé en 2019 afin de donner la parole aux citoyens en matière de lutte contre le changement climatique.

L’objectif de cette loi est de paver à la voie à une réduction de 40% les émissions de gaz à effet de serre « dans un esprit de justice sociale ». Elle prévoit la suppression de certaines lignes aériennes intérieures en cas d’alternatives de moins de 2h30 en train, la création d’un délit d’écocide, ou encore l’interdiction de la mise en location des logements considérés comme des « passoires thermiques » à partir de 2028.

Malgré « quelques avancées », des ONG comme Greenpeace ont néanmoins dénoncé un « formidable gâchis » avec un « projet de loi pour faire semblant d’agir ». L’association Attac trouve la loi insuffisante et qu’il faut aller plus loin.

Incertitudes sur un référendum

Emmanuel Macron s’était également engagé devant la CCC à envoyer aux parlementaires la proposition de modification de l’article 1er de la Constitution. Mais face aux réticences du Sénat, ancré à droite (le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum), l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche affirme que le président a renoncé au scrutin.

Interrogé par l’AFP, la présidence française a assuré que la modification constitutionnelle n’était « en rien enterrée », sans évoquer toutefois de référendum. Le projet stipule que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique ». Or, la majorité sénatoriale rejette le terme « garantit » estimant qu’il donnerait à la préservation de l’environnement priorité sur les autres principes constitutionnels.

« Ce dont je suis le garant », c’est qu’« il n’y aura pas d’abandon. Ce texte va vivre sa vie parlementaire, qui seule permet d’aller au référendum si les sénateurs et les députés s’accordent », a ensuite insisté le chef de l’État, en marge d’un déplacement à Strasbourg.

(Avec AFP)

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