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La justice française arrache, à une mère belge d’origine africaine Inès Houmba, son fils autiste de 7ans (vidéo)

C’est en juin 2019 qu’Inès Houmba, habitante de Belgique en région flamande (Anvers), a décidé d’aller vivre en France à lIlle. Son Objectif était d’offrir un meilleur cadre de vie à son enfant belge de 7 ans Oscar qui est atteint d’autisme. Inès qui a vu que la Belgique n’offrait pas de possibilité à son enfant, pensait bien faire en s’installant en France. Mais malheureusement pour elle, c’est là que commence son calvaire. Rencontrée par la rédaction de wema Info cette mère belge désemparée est revenue sur ce qu’elle considère comme un scandale.

Réalisé par Amina Guéye, Wema

Bonjour Inès pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé en France avec votre fils Oscar ?

Je suis une mère célibataire belge de deux enfants, dont l’un Oscar est un autiste âgée de 7 ans. A sa naissance et jusqu’en 2019, j’ai vécu à Anvers. Ne trouvant pas de solutions appropriées en Belgique pour la prise en charge de son handicap, j’ai décidé d’aller vivre à Lille en France fin juin 2019 avec la forte conviction d’y trouver une meilleure qualité de vie pour Oscar.

Aujourd’hui vous dénoncer le placement abusif en institution de votre fils par un juge français. Qu’est ce qui a motivé cette décision radicale ?

Pendant notre séjour en France, j’ai personnellement rencontré de nombreux problèmes de santé, de discrimination et des difficultés administratives.

En date du 19 août 2020 sans avoir mené une enquête quelconque sur notre situation familiale et particulièrement sur le handicap d’Oscar, un juge français a décidé du jour au lendemain du placement de mon fils au sein d’une institution, en avançant des motifs totalement infondés voir même abusifs par  le biais de l’ASE (aide sociale à l’enfance) qui a fait de faux rapports.

NB : Un placement est une mesure exceptionnelle qui n’est prise que lorsque le maintien dans le milieu familial expose l’enfant à un danger.

Comment avez-vous vécu cette séparation avec Oscar ?

J’ai été fortement surprise par cette décision et depuis lors, affectée par cette séparation brutale. J’ai droit uniquement à une visite par semaine, de maximum une heure.

Comment se porte l’enfant ?

Oscar est placé dans un centre (les Moutaschous à Lille) qui n’est pas du tout adapté à son handicap et en plus, il n’est pas scolarisé depuis la rentrée et ne reçoit pas de soins adéquats. Toutes les fois que j’ai vu mon fils, il était vraiment malheureux, il réclame son retour à la maison, il semble même montrer des signes de maltraitance dans le centre en question.

Pourquoi n’êtes-vous pas restée en France pour mener ce combat ?

Pour ma propre sécurité, j’ai préféré rentrer en Belgique d’où nous résidons officiellement l’enfant et moi. Actuellement j’ai deux avocats un en Belgique et un autre en France pour la défense de nos intérêts et la sauvegarde de nos droits.

Comment avance le dossier ?

Mon avocat français a écrit au juge français depuis le 5 octobre pour demander son dessaisissement au profit d’un juge belge mais le juge français n’a pas donné suite à cette requête. J’ai fait appel dans un Tribunal en France mais depuis il n’y a toujours pas d’audience prévue. La France n’a pas l’intention de rapatrier mon enfant en Belgique. Ça fait maintenant quatre mois que je suis obligée chaque semaine de faire plus de trois heures de route pour aller voir mon fils en visite médiatisée d’une heure en France. D’ailleurs la semaine dernière ils ont tout fait pour que je ne vois pas l’enfant. Le plus dur est que le lien fraternel a été brisé alors qu’Oscar et son frère ont une grande complicité. Oscar a besoin de voir son frère de manière plus régulière, cela contribue à sa stabilité. À ce jour, mon garçon est détenu comme un prisonnier en France alors qu’on a rien fait. Mon fils et moi sommes traumatisés.

Vu qu’Oscar est belge quel est la position de la Belgique dans cette affaire ?

Je ne reçois aucune aide des autorités belges ni françaises d’ailleurs pourtant je me suis approchée des services compétentes pour demander de l’aide. Et pourtant c’est un enfant belge, un citoyen belge qui est en danger mais pour les services sociaux mon enfant n’est qu’un dossier.

D’ailleurs vous avez lancez une pétition et une cagnotte pour assurer les frais d’honoraires d’avocats.

Oui désemparée, j’ai lancé une campagne de sensibilisation, pour toutes ces parents qui vivent ou qui pourraient être confronter à une telle situation et une pétition qui  a déjà mobilisé  400 signatures ainsi qu’une cagnotte pour me soutenir dans la couverture des frais d’avocats. Mon objectif est que mon fils et soit rapatriement en Belgique.

Mon objectif est de mettre une pression sur les autorités françaises et belges jusqu’à ce que mon fils retrouve sa bulle familiale. Il y’a vraiment une totale injustice dans cette situation et une violation totale de nos droits fondamentaux.

Pensez-vous qu’il y’aurait une petite dose du racisme dans cette affaire ?

Bien évidemment, dans cette affaire je suis accusée injustement par des racistes qui ont tout manigancé pour me prendre mon enfant. Le jour où ils sont venus récupérer l’enfant ils ont saccagés ma voiture ils m’ont volé mes affaires. Mon enfant était dans de bonnes conditions donc je ne peux ni comprendre ni accepter cette décision arbitraire.https://www.youtube.com/embed/6KTcglzWwFo?feature=oembed

Inès merci d’avoir  répondu à nos questions. Rappeler que ce 10 décembre une mobilisation a eu lieu à Bruxelles en face du consulat général de France, boulevard Régent pour dénoncer le placement en institution d’Oscar en France depuis l’été dernier.

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