Paris, le 13 juin 2025 – À l’issue d’un rassemblement historique de la société civile sur le conflit israélo-palestinien, le Forum de Paris sur la Paix s’est associé à des organisations de la société civile pour remettre l’Appel de Paris pour la solution à deux États au Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. La déclaration, rédigée conjointement par des dirigeants de la société civile israélienne, palestinienne, régionale et internationale, a été officiellement remise au ministre lors de la séance de clôture de la conférence. Elle constituera une contribution essentielle à la prochaine conférence de haut niveau des Nations unies sur le règlement pacifique de la question palestinienne.
L’Appel de Paris exige la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, un cessez-le-feu permanent, la libération inconditionnelle de tous les otages et un accès humanitaire sans entrave à Gaza. Il exhorte également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour préserver et mettre en œuvre la solution des deux États, par le biais de la responsabilité juridique, de la reconnaissance diplomatique, du soutien économique et d’un engagement soutenu avec la société civile.
La conférence, qui s’est tenue au Conseil économique, social et environnemental (CESE), a été ouverte par Thierry Beaudet, président du CESE. Elle a rassemblé plus de 500 participants issus de la société civile israélienne et palestinienne, de la région et des institutions internationales. Tout au long de la journée, les artisans de la paix se sont réunis pour des sessions publiques et des tables rondes visant à promouvoir une résolution juste et durable du conflit.
Les débats ont porté sur la faisabilité de la solution à deux États et ont exploré les nouvelles conditions dans lesquelles elle pourrait être relancée. Les participants ont appelé à la création d’un État palestinien souverain et viable ainsi qu’à la réforme et au renforcement de ses institutions, tout en affirmant la nécessité de frontières sûres et de garanties crédibles pour les deux peuples. La reconnaissance mutuelle a été soulignée comme étant la pierre angulaire de la paix, et non comme une concession, et de nombreuses discussions ont porté sur la manière de renforcer le soutien public à la coexistence dans les deux sociétés.
La sécurité et l’intégration régionale ont été au premier plan de plusieurs panels, où les intervenants ont exploré comment un cadre plus large, soutenu par les puissances régionales et les garants internationaux, pourrait stabiliser la situation et ouvrir la voie à une coopération à long terme. D’autres ont examiné l’urgence de l’effondrement humanitaire à Gaza, l’avenir de la reconstruction et les responsabilités des donateurs et des institutions multilatérales. L’accent a été mis sur la création d’un « paquet de soutien à la paix » qui offrirait des dividendes concrets aux deux populations.
Des sessions sur l’éducation, la mémoire et les médias ont abordé les racines profondes de la méfiance et de la division. Les participants ont discuté de l’importance d’affronter les traumatismes historiques, d’amplifier les récits alternatifs et de doter la nouvelle génération des outils nécessaires pour imaginer un avenir commun. Les initiatives de la société civile travaillant sur le terrain, souvent face à l’indifférence ou à l’hostilité, ont été présentées comme la preuve que la coopération n’est pas seulement possible, mais qu’elle existe déjà.
« Dans un moment d’immense souffrance à Gaza, qui doit cesser maintenant, cette conférence a montré que l’horizon politique de deux États vivant en sécurité côte à côte existe toujours, et reste essentiel. Les acteurs de la société civile israélienne et palestinienne se sont assis ensemble, ont débattu sans avoir toujours été d’accord sur tout, mais sont repartis avec un appel commun pour la paix et à une solution politique », a déclaré Justin Vaïsse, fondateur et directeur général du Forum de Paris sur la Paix.
Le message de Paris est clair : la reconnaissance de la Palestine et la perspective d’une coexistence pacifique entre la Palestine et Israël constituent la première étape pour mettre fin à la violence actuelle et restaurer l’espoir d’une solution à long terme et d’un avenir plus radieux. La société civile a déjà ouvert la voie et invite les gouvernements à la suivre.
La conférence a été accueillie par le Forum de Paris sur la Paix et organisée en partenariat avec six grandes coalitions de la société civile : l’Alliance for Middle East Peace (ALLMEP), l’Alliance for Two States, Forum 1325, Les Guerrières de la Paix, l’International Peace Forum, et la Two-State Solution Coalition.
