Rencontres Africa à Lyon : Laurent Wauquiez, président de l’AIRF plaide pour une francophonie économique plus forte et solidaire

Lors des XIIIes Rencontres Africa à Lyon, Laurent Wauquiez, président de l’AIRF (Association internationale des Régions francophones), a plaidé pour une francophonie économique plus forte et plus solidaire. Face aux crises mondiales — guerre en Ukraine, tensions au Proche-Orient, instabilité économique — il défend la francophonie comme un « bouclier protecteur » pour ses membres.
Selon lui, ces bouleversements géopolitiques impactent aussi bien les pays africains que les collectivités françaises, ce qui rend essentielle une réponse collective fondée sur des valeurs de coopération.
Il appelle à « neutraliser les rapports de force mondiaux » en unissant les pays francophones, non pour créer des privilèges, mais pour développer des partenariats équitables et durables.
Wauquiez met en garde contre les logiques prédatrices des grandes puissances, notamment chinoises et américaines, qui cherchent à capter les ressources africaines.
Dans ce contexte, la francophonie permet, selon lui, d’éviter l’isolement : « Un pays seul est une proie. Ensemble, nous sommes une force. »
Cette solidarité francophone doit s’exprimer aussi dans le domaine économique, à travers une stratégie commune de développement des collectivités territoriales et des échanges commerciaux.
La cérémonie d’ouverture a rassemblé plusieurs personnalités clés, dont Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’OIF, et Thani Mohamed Soilihi, ministre français chargé de la Francophonie.
Mme Mushikiwabo a affirmé que la Francophonie, née en 1970 à Niamey, est aujourd’hui « plus pertinente que jamais ». Elle a souligné son évolution vers une structure intergouvernementale capable de répondre aux besoins concrets des États membres.
La francophonie économique, très demandée, est en plein essor, comme en témoignent les récentes missions au Vietnam et les contrats signés entre entreprises vietnamiennes et béninoises. Une nouvelle mission est prévue à Cotonou en juin 2025.
Elle évoque aussi le prochain sommet de l’OIF qui se tiendra en 2026 au Cambodge, preuve que l’Asie francophone souhaite renforcer ses liens avec l’Afrique.
En chiffres, la Francophonie compte aujourd’hui 321 millions de locuteurs et atteindra 715 millions en 2030, avec 93 États et gouvernements membres.
Elle représente déjà 20 % des échanges commerciaux mondiaux et 16,6 % du PIB global, soit une réelle puissance économique mondiale.
Le ministre Soilihi souligne l’importance de renforcer la formation avec des initiatives comme la plateforme FrancoTech ou le futur Collège international de la Francophonie à Villers-Cotterêts.
Il rappelle que la Francophonie doit servir à créer, innover et entreprendre en français, afin d’offrir aux jeunes un cadre de croissance partagé.
Enfin, tous les regards se tournent vers Brazzaville, où se tiendra du 26 au 28 juin une importante réunion organisée par l’Alliance des patronats francophones, marquant une nouvelle étape vers l’ancrage économique du projet francophone.
En somme, les Rencontres Africa 2025 montrent que la Francophonie n’est pas seulement une langue commune, mais un véritable levier stratégique de coopération, de développement et de résilience collective dans un monde en crise.