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Aux États-Unis, les gardes-frontières détruisent les réserves d’eau laissées pour les migrants

Des agents américains ont été filmés alors qu’ils sabotaient les réserves d’eau destinées aux migrants à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Une pratique courante selon certains groupes humanitaires, condamnant ces derniers à mourir de soif.

La preuve en images. En plein désert d’Arizona, des policiers américains chargés de la surveillance des frontières vandalisent systématiquement les réservoirs d’eau et autres marchandises laissés pour les migrants. Cette pratique dénoncée par deux groupes humanitaires les condamne à mourir de soif sous une chaleur étouffante. D’après ces groupes, basés à Tucson en Arizona, ces agents ont commis ces sabotages en toute impunité dans le but de dissuader et de punir les personnes qui traversent illégalement la frontière mexicaine, rapporte The Guardian. Entre 2012 et 2015, les bénévoles ont retrouvé 3 586 réservoirs d’eau détruits.

« À partir de preuves vidéo, d’analyse géographique et d’expérience personnelle, notre équipe a découvert une réalité troublante : dans la majorité des cas, les agents des patrouilles frontalières américaines sont responsables de la large interférence avec les efforts humanitaires essentiels », expliquent les groupes No More Deaths et La Coalición de Derechos Humanos, dans leur rapport. L’eau n’est pas leur seule cible : le rapport les accuse également de vandaliser la nourriture, les couvertures et d’attaquer les bénévoles sur le terrain.

 

Pratique systématique

S’ils ne sont pas les seuls à vandaliser ces aides (animaux, chasseurs, randonneurs…), les agents chargés de la surveillance sont les principaux coupables. « La pratique de la destruction et de l’interférence avec l’aide n’est pas le comportement déviant de quelques agents de patrouille frontaliers, c’est une caractéristique systémique des pratiques d’exécution dans les régions frontalières ». D’après un ancien agent, interrogé par les deux groupes humanitaires et cité par le Daily Mail, la destruction de ce réserves était un moyen de rendre les migrants plus faibles et donc, plus faciles à attraper. « Je me souviens que la logique derrière cela, une logique qui nous avait été communiquée avec cette action, était de piétiner leur eau et fouiller leur cachette alimentaire afin d’accélérer leurs craintes ».

Le porte-parole de la patrouille frontalière, Steve Passament a déclaré que l’agence n’approuvait pas un tel comportement et promettait de sanctionner les agents pris en flagrant délit. « Nous ne voulons pas voir quelqu’un mourir là-bas. Nous devons appliquer la loi et nous le faisons de la manière la plus humaine possible. Nous voulons sauver des vies ».

La faute de Trump ?

La nouvelle décision de Donald Trump ne va pas arranger les choses. En plus de maintenir la construction de son mur, qu’il veut toujours faire payer par le Mexique, le président américain souhaite engager 5 000 agents supplémentaires. Si certains pensent que la politique anti-migrants de ce dernier est la cause de ce vandalisme, pour la porte-parole de No More Deaths, il n’en est rien. Caitlin Deighan explique en effet que la politique de militarisation de la frontière et d’acheminement des migrants dans un désert lointain et périlleux, où des milliers de personnes sont mortes, date de l’époque du président Bill Clinton. « Cela a existé dans toutes les administrations depuis ».

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